Au sein du tentaculaire projet Hexen 2.0, qui s’applique à cartographier les enchevêtrements entre programmes militaires américains, développement de la cybernétique et contre-culture, l’artiste britannique Suzanne Treister retrace l’histoire des technologies de l’information dans un jeu de tarot de 78 cartes qui convoquent des personnalités historiques de la science et des figures de la contre-culture (2009-2011). Elle met en regard certaines pratiques occultes et la cybernétique comme deux méthodes différentes mais dont les objectifs sont comparables : reconnaître des motifs dans le comportement humain et prédire les événements futurs. Treister considère l’occultisme et la recherche empirique comme les deux faces d'une même pièce : la tentative désespérée de créer du sens dans un monde fragmenté, régi par des processus arbitraires.
Marie Lechner est enseignante, autrice et curatrice. Ancienne journaliste à Libération, elle a été en charge des programmes artistiques de La Gaîté Lyrique (Paris), co-commissaire de plusieurs expositions à La Gaîté Lyrique (Paris), au HMKV (Dortmund), à MU (Eindhoven), à la Biennale internationale du design (Saint-Etienne), au NRW Forum (Düsseldorf). La dernière exposition en date s’intitule House of Mirrors : AI as phantasm, au HMKV (Dortmund). Elle enseigne à l’École supérieure d’art et de design d’Orléans et à l’Ensad à Paris et mène actuellement une recherche-création, Lithia, sur les enjeux de l’extraction du lithium en Alsace.